La misère au Brésil est le résultat de la relative absence d'un Etat protecteur et redistributeur qui aurait dû contribuer à répartir les richesses générées par la croissance économique.
Ce n'est pas tellement que les Brésiliens soient miséreux dans leur ensemble : le niveau de développement est relativement élevé. Le plus frappant est que le Brésil est l'un des pays les inégalitaires de la planète, avec une petite part de la population qui a profité du développement économique (typiquement, la classe moyenne vivant dans les gigantesques centres urbains - Sao Paulo, Rio etc.) et une grande masse de déshérités qui ont quitté les campagnes pour trouver meilleure chance dans les villes et ont finalement atterri et sont venu grossir les favelas.
L'emploi n'était pas suffisamment abondant et ces populations n'ont pas été "gérées", ce qui a conduit au développement d'un système urbain anarchique où les habitants ont créé leur propre système, fait de débrouille, de petits ou gros trafics parfois. L'Etat brésilien, les villes n'ayant pas assez de moyens (ou de volonté...) pour s'occuper de cette masse, le système a perduré et s'est auto-alimenté.
Pour conséquence donc, la population miséreuse vit dans la débrouille, sans système de protection d'aucune sorte et avec un suivi éducatif réduit au strict minimum. On estime aussi que ces inégalités sont à l'origine de l'incroyable violence urbaine : plusieurs centaines de meurtres chaque année à Rio, guerres de gangs, cartels et trafic de drogue.
Pour autant, les Brésiliens savent aussi vivre simplement et les favelas sont des lieux de vie et de solidarité parfois insoupçonnés, avec une vie communautaire souvent extrêmement vivante (voir le film "La Cité de Dieu"). La "misère" peut donc être matérielle, mais pour autant nombre de Brésiliens vivent certainement de manière + heureuse que bon nombre de Français.